- MÂCON
- MÂCONMÂCONMatisco, oppidum gaulois occupant le plateau dominant le port et le pont sur la Saône, devint une agglomération urbaine largement étendue au Haut-Empire, et se replia sur le plateau où fut construit un castrum ; ce fut le siège d’un évêché dès le VIe siècle (plusieurs conciles s’y tinrent à l’époque mérovingienne).Chef-lieu d’un comté qui passa des ducs d’Auvergne (Xe s.) à la famille de Narbonne et aux comtes de Bourgogne, avant d’être cédé par Jean de Braine à Saint Louis (1329), Mâcon devient le siège d’un bailli royal qui est aussi sénéchal de Lyon. La ville s’est agrandie (un Bourg-Savoureux en amont, un Bourg-Neuf en aval) dès le XIIe siècle; des foires s’y tiennent. En 1417, elle se rallie au duc de Bourgogne; l’union du comté avec le duché, confirmée au traité d’Arras (1435), lui vaut de rester le siège d’une élection, des états particuliers du Mâconnais et le chef-lieu du principal des «pays adjacents» de la province de Bourgogne.La ville possède des liens économiques avec Lyon, ainsi que des liens intellectuels (on «pétrarquise» à Mâcon comme à Lyon). Les prises d’armes protestantes de 1562 et 1567 valent à la ville deux sièges et une répression sévère; une citadelle la surveille de 1568 à 1586: elle est rasée à la veille des guerres de la Ligue, où les Mâconnais essaient de rester neutres.La bourgeoisie mâconnaise investit ses capitaux dans le vignoble voisin et se préoccupe d’acheminer ses vins vers Paris, vers la Champagne et la Lorraine. Elle s’enrichit; la ville voit construire de beaux hôtels et, grâce au comte de Montrevel, un théâtre. Le dernier évêque, Mgr Moreau, encourage la vie intellectuelle.La Révolution permet aux Mâconnais de s’assurer, fort habilement, du siège de l’assemblée départementale puis de la préfecture du nouveau département de Saône-et-Loire. La Terreur y fut aggravée, du fait de la proximité de Lyon, par l’établissement à Mâcon des représentants dirigeant la lutte contre les Lyonnais: plusieurs Mâconnais furent exécutés; les églises, notamment la cathédrale Saint-Vincent, furent rasées.Au XIXe siècle, le commerce du vin reste l’activité majeure de la ville qui se dote, d’autre part, de quelques manufactures (papiers peints), d’une fonderie de cuivre, etc. La navigation sur la Saône, très active, se modernise grâce à la vapeur, puis régresse après l’ouverture de la voie ferrée Chalon-Lyon. Mâcon espère vainement la réalisation d’une grande ligne transversale qui franchirait la Saône au pied de la ville. La vie intellectuelle prend un caractère particulier grâce à une académie qui entretient le souvenir de Lamartine. Après 1919, la réalisation d’un port fluvial (dont le trafic atteignait 322 000 t en 1992, principalement en sables et graviers) et l’ouverture d’industries nouvelles favorisent la vie économique: Mâcon est passé de 10 000 à 20 000 habitants entre 1800 et 1940. Après 1945, on assiste à une vigoureuse expansion de la cité (38 500 hab. en 1995). L’industrie (alimentation, métallurgie, imprimerie, constructions mécaniques et électriques notamment) emploie encore 30 p. 100 des actifs en 1993. Le développement du secteur tertiaire (enseignement, administration, services marchands) s’explique par le fait que Mâcon est la préfecture de la Saône-et-Loire.1 ♦ Personne qui exécute ou dirige des travaux de maçonnerie. Maître maçon. Compagnon, ouvrier maçon. ⇒ appareilleur, vx limousin, poseur. Apprenti, aide-maçon. — Outils, instruments, matériel de maçon : auge, bétonnière, boucharde, bouloir, calibre, ciseau, doloire, échafaudage, écoperche, équerre, fil à plomb, gâche, grattoir, griffe, langue-de-bœuf, madrier, marteau, niveau, oiseau, palançon, pelle, sabot, smille, spatule, truelle. Travail du maçon : appareiller, bâtir, bétonner, bloquer, boucher, bousiller, chaîner, cimenter; construire, crépir, étayer, gâcher, hourder, jointoyer, lambrisser, limousiner, métrer, plâtrer, ravaler, rejointoyer, renformir, sceller, terrasser. — Adj. ou appos. (1752) Fig. Se dit de certains animaux constructeurs. Abeille, fourmi maçonne.2 ♦ (1782) Franc-maçon. Sa mère « voyait dans les Maçons des ennemis de l'Église » (Romains) . Réunion de maçons. ⇒ tenue. Une maçonne .Synonymes :- franc-maçonmaçon, onnen. et adj.rI./r n.d1./d n. m. Ouvrier spécialisé dans les travaux de maçonnerie.d2./d n. Abrév. pour franc-maçon.rII./r adj. ZOOL Se dit de certains animaux bâtisseurs. Guêpe maçonne.⇒MAÇON, -ONNE, subst. masc. et adj.I. — Subst. masc.A. — Ouvrier du bâtiment qui exécute les travaux de maçonnerie. Au coin d'un champ, les maçons construisaient une maison en chantant (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p. 63).— En appos. à valeur adj. Aide, compagnon maçon. L'un était un vieux mendiant, ouvrier maçon dans les temps, qui, en tombant d'un échafaudage, s'était fracassé tous les membres (GUÉHENNO, Journal «Révol.», 1937, p. 26).♦Maître maçon[Au Moy. Âge] Synon. architecte:• 1. Il suit amoureusement du regard les nervures de la voûte, réunies en rosace, et qui retombent trois à trois sur les pilastres des murailles latérales (...). Le maître maçon qui, jadis, traça leur course aérienne, n'a-t-il pas, sans le savoir, travaillé pour réjouir les yeux du génie vieillissant?BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p. 300.Artisan dirigeant le travail des maçons. Le vieux maçon, malgré l'apprentissage, n'avait jamais été bien occupé à construire les maisons (...). Il n'était employé par les maîtres maçons que dans les temps de grande presse, et on lui confiait volontiers le soin de gâcher le mortier (R. BAZIN, Blé, 1907, p. 192).— P. anal., fam. Personne qui exécute grossièrement du travail délicat. C'est un art délicat où il faut beaucoup de distinction. Ça n'est pas fait pour les maçons de la peinture (MAUPASS., Fort comme la mort, 1889, p. 10).♦Peindre en maçon. Peindre grossièrement:• 2. ... les conseils de son protecteur l'avaient jeté dans la peinture, malgré le goût véritable qu'il montrait à tailler le bois; et il peignait en maçon, gâchant les couleurs, réussissant à rendre boueuses les plus claires et les plus vibrantes.ZOLA, Œuvre, 1886, p. 70.B. — Par aphérèse. Franc-maçon:• 3. Des recherches (...) ont montré Nerval attiré par le magnétisme, la magie noire (...). Il a bien fallu conclure pourtant que, même s'il a été maçon, ses connaissances ésotériques n'ont pu faire de lui l'adepte qui se fixe dans une doctrine stable.DURRY, Nerval, 1956, p. 50.II. — Adj. [En parlant de certains insectes ou de certains oiseaux] Qui construit son habitation avec de la terre, de la cire, ou d'autres matériaux. Abeille, guêpe, mygale maçonne:• 4. Les fourmis maçonnes, qui travaillent en terre et entièrement sous terre, sont difficiles à observer. Mais celles qu'on appellerait charpentières peuvent être aisément suivies, du moins dans la partie supérieure de leurs constructions.MICHELET, Insecte, 1857, p. 246.Prononc. et Orth.:[
], [
-], fém. [-
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. Subst. 1. 1155 «ouvrier qui exécute des travaux de maçonnerie» (WACE, Brut, 7329 ds T.-L.); 2. 1782 «franc-maçon» (J. DE MAISTRE, La Franc-maçonnerie, 52 [1925] ds QUEM. DDL t. 3). II. Adj. 1. 1606 esquarre maçonne «équerre de maçon» (E. VINET, A. MIZAUD, Mais. champestre, p. 126 ds GDF.); 2. 1752 zool. (Trév.). De l'a. b. frq. makjo, au sens I 1, dér. de makôn «faire», cf. l'a. h. all. mahhôn «faire» (all. machen), ags. macian (angl. to make). Le mot est attesté dès le VIIe s. chez Isidore de Séville sous les formes macio, machio (TLL t. 8, col. 20; SOFER, p. 142; FEW t. 16, p. 507a). Au sens I 2, forme abrégée de franc-maçon. Fréq. abs. littér.:569. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 672, b) 1159; XXe s.: a) 1010, b) 616. Bbg. QUEM. DDL t. 20.
maçon, onne [mɑsɔ̃, ɔn] n. et adj.ÉTYM. XIIe; d'un francique makjo, latinisé en machio au VIIe, rac. makôn « faire », cf. angl. to make, all. machen, ou encore (selon P. Guiraud) d'un roman mattio, onis « gâcheur de mortier », du lat. maditus « gorgé d'eau ».❖1 N. m. Celui qui exécute ou dirige des travaux de maçonnerie. || Maître maçon, dirigeant le travail des maçons sous les ordres de l'architecte (cit. 1 et 4). ⇒ Entrepreneur (de maçonnerie). || Compagnon, ouvrier maçon. ⇒ Appareilleur, poseur…; limousin. || Apprenti, aide-maçon. ⇒ Aide, goujat (cit. 4), manœuvre. || Maçons qui bâtissent (cit. 12), construisent un mur, une maison… || Métier de maçon. — Outils, instruments, matériel du maçon. ⇒ Auge, bétonnière, boucharde, bouloir, bourriquet, brette, calibre, ciseau, crépissoir, doloire, échafaud (cit. 2), échafaudage, écoperche (ou étamperche, étemperche), équerre, fil (à plomb), gâche, galère, grattoir, griffe, langue-de-bœuf, madrier, marteau, mirette, niveau, oiseau, palançon, pelle, sabot, smille, spatule, truelle… || Matériaux utilisés par le maçon. ⇒ Maçonnerie. || Travail du maçon. ⇒ 1. Appareiller, bâtir, bétonner, bloquer; bouchement; bousiller, chaîner, cimenter; construction, construire; crépir, étayer, gâcher, hourder, jointoyer, lambrisser, limousiner, métrer, plâtrer, poser, ravaler, rejointoyer, renformir, sceller, smiller, terrasser.1 (…) il ne fut pas un an sans devenir maître maçon. Il avait à nourrir, avec son équerre et son marteau, sa pauvre mère et deux petits frères (…)A. de Vigny, Servitude et Grandeur militaires, II, V.2 La pose de la pierre se fait par les soins du maçon. L'entrepreneur de maçonnerie est représenté par un maître compagnon qui a la direction du chantier (…) Il s'entend avec l'appareilleur pour que les pierres taillées arrivent au fur et à mesure des besoins. L'équipe de pose est composée de bardeurs, poseurs et contreposeurs, chargés de la mise en place de la pierre taillée, de l'ajustage de niveau (…) le maçon a toujours un aide avec lui. Aide qui est là pour l'approvisionnement : c'est lui qui prépare (…) le ciment, le mortier, le plâtre (…)H. Pacon, in Encyclopédie française (de Monzie), XVI, 20-5.➪ tableau Noms de métiers.♦ ☑ Loc. fig. Vx. Soupe de maçon : soupe très épaisse (comme le mortier que gâche le maçon).♦ Allusion littéraire :3 Soyez plutôt maçon, si c'est votre talent.Ouvrier estimé dans un art nécessaire,Qu'écrivain du commun et poète vulgaire.Boileau, l'Art poétique, IV (→ Ignorant, cit. 5).REM. Dans cet emploi, le fém. maçonne est virtuel.2 (1752). Adj. (ou appos.). Fig. Se dit de certains animaux constructeurs (→ Abeille, cit. 5). || Abeille, fourmi, guêpe maçonne. — Pic maçon : sittelle (oiseau).3.1 Ils (les insectes) filent dans l'air avec de drôles de bruits grinçants, hannetons, mouches à viande, taons, libellules, moustiques, bourdons, guêpes maçonnes, et longues fourmis ailées dont le corps palpite nerveusement.J.-M. G. Le Clézio, la Fièvre, p. 178.3 N. (1782; maçon libre, 1735; adapt. de l'angl. free mason, puis mason, XVe). ⇒ Franc-maçon. || Frère (supra cit. 29) maçon. || Une maçonne.4 Sa mère, sans être une fervente chrétienne, voyait dans les Maçons des ennemis de l'Église (…)J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, X, p. 108.5 Pour d'autres il aurait enfin révélé à l'infirmière-chef son appartenance à la maçonnerie, car elle passait pour maçonne (…)Jacques Laurent, les Bêtises, p. 25.❖DÉR. Maçonner, maçonnerie, maçonnique.
Encyclopédie Universelle. 2012.